Commune de Vaujany

Vaujany est un petit village de montagne, en Isère, à 50 km de Grenoble, sur la route du col du Glandon et du col de la Croix de Fer à la limite de la Savoie. Il fait partie du canton de l'Oisans (surtout connu comme territoire de haute montagne dont le point culminant est la Barre des Ecrins) et plus précisément Vaujany se situe dans la vallée de l'Eau d'Olle.

Il y a environ 350 habitants permanents.

En fait, le territoire de Vaujany ce n’est pas seulement un village et des hameaux qui s’égrènent le long de la route. Nous pouvons dire que Vaujany c’est un massif qui s'étale sur 7500 hectares !
Du point le plus bas (le hameau du Verney, 790 m) au point culminant (le Pic de l’Etendard, 3468 m), en passant par le village se situant à 1250 m d’altitude,  il y a… 2678 mètres de dénivelé ! Ce qui explique la grande diversité des paysages.

Ce territoire compte également deux grandes retenues d’eau, celle du Verney et celle de Grand’Maison et une centrale hydroélectrique de part et d’autre du Rissiou.

UN PEU D'HISTOIRE

UN PEU D'HISTOIRE

La situation de Vaujany, sur ce lieu de passage stratégique, a très certainement contribué à la fréquentation de ces lieux par l'homme dans des temps très reculés.

A Vaujany même, nous n'avons pas trouvé de trace (pierres tombales, outils, instruments de chasse...) des premières incursions humaines dans les Alpes ( qui datent de 8 000 ans av. JC), cependant, des traces d'habitat permanent datant de l'âge du bronze, soit 800 ans av. JC, ont été trouvées, non loin de là, sur une autre voie de passage vers l'Italie, près du col du Lautaret.

Les hordes Celtes ont également peuplé la vallée de la Romanche, à 10 km d'ici, plus précisément la peuplade des UCENNIS, à l'origine du nom "Oisans".

Plus tard, les Romains, avides de conquêtes guerrières, laissèrent des traces de leurs fameuses voies romaines dans le Massif des Grandes Rousses surplombant la commune, mais également d'exploitations minières (cuivre, argent et charbon).

Puis, les ALAMANS venus de Suisse, les BURGONDES venus de l'Europe du Nord, ainsi que les terribles LOMBARDS, déferlent dans nos montagnes, suivis quelques siècles plus tard par les SARRAZINS. Pour exemple, un canal d'adduction d'eau témoigne de leur implantation dans le village voisin de VILLARD-RECULAS.

La Commune de Vaujany, bien qu'au fond de la vallée de l'Eau d'Olle, se situe au carrefour de l'Isère et de la Savoie et est donc un point de passage important.

  • Le nom du village : il y a deux traductions latines possibles de VAUJANY:
    • VAL (vallée) + JANIUS ou JANUS (porte) : porte sur la vallée;
    • VIA (voie) +JANIUS ou JANUS (porte) :  voie de la porte.
      Ces deux étymologies traduisent bien la notion de passage, de voie de communication entre l’Oisans et la Savoie.
       
  • La vie au village et son développement au cours des siècles : l’histoire de Vaujany témoigne d’un fort dynamisme, caractéristique d’un point de passage clé.
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Des siècles d'agriculture en montagne : sur les traces des paysans…

Les différentes peuplades qui ont fréquenté ces montagnes pour chasser s’y sont finalement installées. Il leur fallut gagner sur une nature hostile pour y vivre, c’est pourquoi ils ont commencé à défricher peu à peu des parcelles de terre volées à la forêt. Ils ne se doutaient pas qu’ils contribuaient à un bouleversement du paysage : avec la disparition progressive des forêts un équilibre naturel a été rompu et les massifs sont depuis exposés à une forte érosion. Les conséquences sont toujours visibles aujourd’hui avec des combes avalancheuses ou des affaissements de terrains.

Pendant des siècles, et jusqu’il y a très peu de temps, l’agriculture fut traditionnellement la principale ressource de Vaujany plutôt bien dotée par la nature : l’adret du Rissiou est généreusement ensoleillé, c’est donc là que c’est concentré l’habitat et l’activité humaine.


Bien sur, en montagne la rigueur du climat et les caractéristiques du relief ont poussé les hommes à s’adapter et à développer un savoir-faire particulier : au printemps on remontait la terre en haut des parcelles avec les « cavagnes » (panier en osier), on construisait des chalets d’alpage avec un toit à un pan pour épouser la pente ou encore on cultivait la pomme de terre selon des gestes ancestraux afin qu’elles poussent pendant un été trop court sans subir les effets des gelées. Parallèlement à la culture des champs il y avait l’élevage : les vaches laitières, les chèvres et les moutons pour la laine et les cochons.

Toute la vie s’organise autour des activités agricoles conditionnées par les saisons. Tout doit être réglé minutieusement car la période des beaux jours est courte pour produire et vendre du lait ou des fromages, pour faire la fenaison et organiser l’hiver. Chacun au sein de la famille a un rôle bien défini et travaille pour le même objectif : vivre de son exploitation, satisfaire les besoins de la famille et pourquoi pas vendre les surplus. L’hiver, long, rigoureux, rendait la vie particulièrement difficile en altitude. Le travail de la terre étant impossible, les montagnards s’adaptaient et pratiquaient différents travaux complémentaires en attendant les beaux jours. Ils travaillaient dans les usines de la vallée, les scieries, certains étaient colporteurs ou travaillaient à l’entretien des routes d’accès au village en coupant les avalanches… Les enfants allaient à l’école, les femmes prenaient soin du foyer et les bêtes attendaient patiemment le printemps dans les étables.

La fée électricité amène doucement les premiers changements ...

Bien que la vie reste profondément rurale pendant la première moitié du 20ème siècle, des changements commencent à apparaître avec la première révolution industrielle. A cette époque on fabrique pour la première fois de l’électricité avec la force de l’eau ! La première centrale hydroélectrique est construit en 1869 tout près de Grenoble et c’est à cette même époque que commence l’équipement de l’Eau d’Olle et le captage des torrents de montagne (dont la fameuse cascade de la Fare). De nouveaux emplois pour les gens de la vallée…

Dès 1906, date de l’ouverture de la première centrale hydroélectrique à Allemont, on travaille pour la « fée électricité ». Trois usines sont alors en fonctionnement dans la vallée de l’Eau d’Olle : deux au Rivier d’Allemont et à la fonderie à Allemont qui ont été détruites et la dernière au Verney (à coté de l’actuelle centrale de Grand’ Maison) qui est toujours en activité. Pendant la première moitié du siècle les paysans travaillaient la nuit ou alors pendant la saison d’hiver pour la société hydroélectrique de la vallée de l’Eau d’Olle. Ainsi ils pouvaient continuer de travailler la terre la journée et à la belle saison. Il existait plusieurs métiers dont celui de garde-vanne.

Conscient de l’opportunité de la construction du barrage de Grand’ Maison, plus grand complexe hydroélectrique de France avec ses deux retenues d’eau, les habitants de Vaujany et de la vallée ont vécu les débuts des travaux avec quelques craintes et ils ont veillé à ce que les meilleures conditions soient respectées pour le respect du paysage, pour leur conditions de vie et l’avenir du village. L’exode rural a alors cessé et certaines familles sont même revenues au village pour trouver du travail.
Après 10 ans d’études géologiques le chantier débute en 1978 et il durera jusqu’à la mise en eau du barrage en 1987. A partir de cette date le village recueille les retombées fiscales importantes dues par EDF et commence dès lors le développement du Vaujany d’aujourd’hui tourné vers le tourisme international.

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Vaujany sportive...

Vaujany a su faire la transition entre une agriculture de montagne en perte de vitesse et une activité tournée vers le tourisme grâce au développement de remontées mécaniques sur le domaine skiable et d'installations haut de gamme (patinoire, bowling, piscine, Pôle Enfance).

La commune a néanmoins su conserver son "esprit village".